On est devenu stupide.
Toi et moi.
Ça fait un moment que cette idée tourne dans ma tête…
Ces derniers temps, j’ai eu l’occasion de converser avec pas mal de jeunes hommes lors de sessions de coaching, sur Instagram ou bien dans la vie de tous les jours.
Lors de tous ces échanges, j’ai remarqué quelque chose de frappant…
Quasiment tous ces hommes en construction, sans exception, réfléchissaient de la même manière…
Comme si on les avait en quelque sorte programmé.
J’avais parfois l’impression d’entendre Hamza Ahmed ou bien un autre influenceur dev perso parler à leur place.
Dans cette lettre je vais t’expliquer:
pourquoi la consommation frénétique de contenu (même de bonne qualité) est une absurdité
comment ton esprit critique s’est fait détruire
comment le développer à nouveau
C’est parti.
19/20 au bac
J’ai commencé à consommer du contenu “dev perso” au lycée.
Ça fait 6 ans maintenant.
6 ans passés à visionner, écouter ou lire:
des centaines d’épisodes de podcast
des dizaines de conférences
des centaines de vidéos
une petite dizaine de formations payantes
les livres classiques de dev perso
…
Je ne vais pas cracher dans la soupe.
Tout ce contenu a été formateur pour moi et m’a permis de développer de précieuses compétences.
C’est grâce à Elio Avila Munõz que j’ai commencé le Street-Workout;
C’est grâce au podcast d’Eric Flag que je me suis plongé dans le dev perso;
C’est grâce à Mathias que je me suis pris de passion pour le montage vidéo;
Et c’est grâce à Paolo Z que j’ai vaincu ma timidité.
En bref, sans tout ce contenu, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui…
Cependant, depuis mes années lycée, j’ai constaté qu’il y avait un point sur lequel j’avais terriblement régressé…
Tu l’auras peut-être deviné, je parle ici de mon esprit critique.
Lorsque j’ai passé mon bac de français j’étais à mon PRIME.
Je lavais absolument tout le monde, si bien que j’ai obtenu la note de 19/20 à l’écrit dans le plus grand des calmes.
Mais depuis cet examen, tout n’a fait qu’empirer.
La consommation excessive de contenu a fini par détruire ma personnalité.
Je ne prenais plus le temps de questionner une idée: si elle était communiquée avec suffisamment d’assurance, je l’adoptais immédiatement.
Je ne savais plus pourquoi je pensais que X était bien ou que Y était mauvais.
Je le savais et c’est tout ce qui comptait…
J’étais devenu le PNJ typique du dev perso.
L’attaque des clones
Quand t’es dans le milieu du dev perso, t’as tendance à penser que t’es quelqu’un de différent qui n’appartient pas à la masse.
Rien n’est plus faux.
T’es juste un PNJ différent. Dans un jeu différent.
J’ai réalisé cela avec horreur il y a quelques mois maintenant.
Cette uniformisation des esprits est absolument catastrophique…
Et nos mentors digitaux n’y sont pas pour rien.
Balancer des phrases chocs, sans nuance ni once de subtilité, c’est bon pour l’algorithme et ça fait vendre.
Amener son interlocuteur à remettre en question sa propre vidéo ?
Ça fait fragile.
Ça fait mec pas sûr de soi.
Et c’est comme ça que tu peux te retrouver en face d’un mec de 15 ans, rempli de certitudes sur lui même et sur la vie, qui va t’expliquer que le salariat c’est de la merde et qu'il veut gagner 10K par mois le plus rapidement possible, parce que c’est en cela que réside le but même de l’existence (quitte à lancer des business moralement inacceptables comme l’OFM…)
Insupportable n’est-ce pas ?
J’étais quasiment le même (bon je serais jamais tombé dans l’OFM mais t’as compris l’idée).
J’avais absolument besoin de l’aval de mes mentors digitaux pour adopter un comportement ou penser quelque chose…
Nous sommes tous terriblement influençables.
Et si nous ne faisons pas cet effort pour remettre en question le contenu que l’on consomme… alors nous sommes condamnés aux états d’âme de nos mentors digitaux.
Alors comment développer sa pensée ?
Comment cultiver son esprit critique ?
Quelle est la bonne manière de consommer du contenu ?
C’est ce que nous allons voir maintenant.
Développer son esprit critique
Sans grande solitude, aucun travail sérieux n’est possible (Pablo Picasso)
La première étape, tu l’auras deviné, est de s’offrir à soi-même le luxe de penser.
Le luxe de s’ennuyer, d’observer, de questionner et de raisonner.
Bill Gates se prévoit régulièrement une think week durant laquelle il lit et pense sans distraction.
Le PDG de LinkedIn se prévoit 2h par jour (divisées en demies-heures) durant lesquelles il s’offre la possibilité de penser (son meilleur outil de productivité selon lui).
Isaac Newton a trouvé les lois de gravitations en y pensant constamment.
Si tous ces grands hommes ont choisi de dédier une partie de leur temps précieux à la réflexion ce n’est pas pour rien.
Mais penser n’est pas suffisant.
Pour explorer une idée, il faut jouer avec, la relier à d’autres idées, écrire à son propos, la confronter, la tester, l’éprouver de toutes les façons…
Comment cela pourrait se traduire dans ton quotidien ? Voici quelques pistes:
Passe d’une consommation quantitative à une consommation qualitative (c’est exactement comme pour la nutrition: cela n’aurait aucun sens d’avaler le plus de nourriture possible → la consommation qualitative est une autre manière d’être tempérant);
Lorsque tu écoutes un podcast ou que regardes une vidéo, autorise toi à mettre sur pause pour te retrouver seul avec tes pensées;
Pose toi des questions: Qu’est-ce que je pense de cette idée ? En quoi est-elle applicable pour moi ? Quelles en sont les limites ? Quels pourraient être les contre-arguments ? Pourquoi cette idée me plait ? Pourquoi cette idée ne me plait pas ?…;
Écris tous les jours sur les idées auxquelles tu as été confronté dans la journée (quelques lignes seulement suffisent / tu n’as pas besoin d’écrire sur TOUT);
Prends le temps de synthétiser toutes tes réflexions dans un second cerveau numérique (Obsidian, Bear, Evernote, Notion);
Confronte tes réflexions avec d’autres personnes d’horizons différents;
Laisse toi aller à ta curiosité naturelle: ose sortir des sentiers battus (n’attends pas qu’on te conseille de faire quelque chose pour le faire, de lire quelque chose pour le lire ou de penser quelque chose pour le penser: tu n’as pas besoin d’une autorisation).
En mettant ces actions en place dans ton quotidien, tu remarqueras une véritable métamorphose.
Bravo.
Tu es sorti de ton carcan.
Petit à petit j’ai réussi à sortir de ce tourbillon infernal de la consommation.
Je vais être honnête avec toi: il m’arrive parfois de retomber dedans…
Mais petit à petit, mon esprit s’aiguise, mes pensées s’affinent, et mes réflexions deviennent plus “personnelles” en quelque sorte (et peut être très légèrement plus justes).
J’ose penser que je ne suis plus simplement un clone dans lequel on aurait introduit un script.
Je pense, j’écris, je questionne, je confronte…
Et c’est terriblement gratifiant.
Osons sortir de nos chrysalides.
Tom.
Ps: Si cette lettre t’a plus, n’hésite pas à la partager